Ghislaine BESSIERE, Présidente
Philippe BESSIERE, Historien
La relation qui unit l'association RASINE KAF à RASINN ANLER est une relation conceptuelle, forgée sur les termes telles que déportation, racisme, exil, rapt, traumatisme, réparation, autant de notions inscrites dans la démarche de RASINE KAF et réaffirmées dans les objectifs de RASINN ANLER.
Ce que dénonce en effet l'association RASINN ANLER c'est cette forme d'esclavage qui s'est réitérée à travers le rapt des enfants réunionnais extraits de force de leur familles, sans leur consentement, et souvent sans même leur en informer. Des milliers d'enfants ont été ainsi transportés dans l'avion, véhicule moderne de la déportation, et exilés de force dans les régions rurales de la France hexagonale.
Les motifs de cet enlèvement sont aussi fallacieux que ceux mis en œuvre au temps de l'esclavage : c'est au nom de la civilisation, du progrès sanitaire voire même de leur enrichissement personnel qu'ils ont été expulsés de leurs familles jugées trop pauvres, vivant dans des conditions insalubres ou encore incapables d’éduquer leurs enfants. C'est au nom de ces principes qui rappellent ceux mis en œuvre par la colonie et l'Eglise associés, qui prétendaient à l'époque, «humaniser les esclaves», en expurgeant leur force et leur travail, leur propre intériorité pour en faire des objets de traite.
Ce qui a été considéré, à juste titre, comme un crime contre l'humanité, concernant l'esclavage doit pouvoir aujourd'hui être caractérisé de «crime social» concernant cette déportation massive de ces jeunes enfants réunionnais, extraits de force de leur famille de 1960 à 1980 sans discontinue.
Les traumatismes, les pathologies organiques et mentales successives à ces déchirements et aux mauvais traitements subis, les suicides, les décès ont été le lot de beaucoup d'entre eux, en vérité, car les chiffres parlent d'eux-mêmes.
C'est pourquoi, il est légitime de parler de réparation en ce qui concerne cette période de l'histoire réunionnaise et française. Car cette histoire comme celle de l'esclavage est longtemps restée dans l'oubli et dans l'impunité.
L'association RASINN ANLER met tout en œuvre depuis sa création en 2004 pour que les enfants réunionnais exilés aient droit à la reconnaissance et à la prise en compte de la souffrance causée par cette «déportation», et qu'un véritable travail de réparation basé sur des actions réelles et non pas uniquement symboliques, soient mises en œuvre.
C'est en cela que l'association RASINE KAF les accompagne depuis le début de leur création, à travers cette relation indéfectible qui nous fait marcher l'un et l'autre d'un même pas.
Ghislaine BESSIERE, Présidente de l'association RASINE KAF
Lien Facebook
L'association Rasinn Anler, fondée en 2002, a pour but de mener des actions pour que l'histoire des enfants exilés de La Réunion soit enfin reconnue moralement. Elle est également présente pour aider les victimes dans leurs recherches et communiquer toutes les informations relatives à cette page occultée de l'histoire française et réunionnaise.
Jean-Philippe JEAN-MARIE,
Président
Valérie ANDANSON,
Vice-Présidente et Chargée de Communication
Jean-Claude BRET, Vice-Président
Jean-Lucien HERRY, Vice-Président
Marie-Madeleine JEAN-MARIE, Secrétaire
Ghislaine BESSIERE, Membre
Philippe BESSIERE, Membre
William CALLY,
Membre